Fiche technique
- Réalisation : Sergio Sollima
- Scénario : Massimo De Rita, Arduino Maiuri et Sergio Sollima
- Photographie : Aldo Scavarda
- Montage : Sergio Montanari
- Musique : Ennio Morricone
- Société de production : Mega Film
- Pays d'origine :
Italie
- Langue originale : italien
- Format : couleur - 1,85:1 - son mono
- Genre : poliziottesco
- Durée : 111 minutes
- Dates de sortie :
Distribution
- Oliver Reed (VF : Jean Lagache) : Vito Cipriani
- Fabio Testi (VF : Jacques Richard) : Milo Ruiz
- Paola Pitagora : Carlotta
- Agostina Belli (VF : Nadine Delanoë) : Anna Cipriani
- Frédéric de Pasquale : Michel Granier
- Peter Berling : Grappa
- Daniel Beretta (VF : Yves-Marie Maurin) : Al Niko
- Marc Mazza : l'inspecteur de police
- Reinhard Kolldehoff (VF : Jean Berger) : l'avocat français
Le film dénonce les collusions entre pouvoir judiciaire, politique et crime organisé. Cipriani (Oliver Reed), pourtant garant de la loi, est lui-même broyé par un système corrompu. Le personnage de Milo (Fabio Testi) représente la figure du marginal sacrifié pour des intérêts supérieurs. Sollima met en lumière une institution judiciaire manipulée, où les héros sont impuissants ou contraints de désobéir pour faire ce qui est juste.
Un duo atypique : duels moraux et solidarité
Le tandem Cipriani/Milo est central. Vito, d’abord brutal et rigide, va évoluer vers une prise de conscience humaine. Milo, présenté comme un délinquant, incarne une forme de lucidité politique.
Leur relation ambiguë permet au film d’interroger les notions de devoir, de rédemption, et de confiance entre deux opposés sociaux. C'est donc un thriller politique à la fois intime et universel...
On retrouve ici le goût de Sergio Sollima pour le cinéma engagé :
Le scénario, derrière son suspense, dénonce les mécanismes de répression et d’oppression.
Le film s’inscrit dans une période de tension italienne post-68, marquée par la méfiance envers les élites, la police, les médias.
Un regard pessimiste mais pas cynique
L’univers du film est sombre, paranoïaque, mais jamais désespéré.
Cipriani, malgré ses failles, refuse de céder totalementà la logique du système.
Le final tragique du film illustre le prix à payer pour rester humain dans un monde déshumanisé.
Réalisation
Un style sobre, tendu, sans fioriture.
L’action est toujours au service de la psychologie des personnages.
Sollimaévite l’effet pour se concentrer sur les conflits humains.
La musique d'Ennio Morricone livre une partition intense, mélancolique, souvent minimaliste. Et souligne la tristesse du destin des personnages, loin des envolées lyriques habituelles.
Oliver Reed est impressionnant de rage contenue. Et Fabio Testi, plus subtil qu’à l’accoutumée, joue un personnage complexe, entre détachement et engagement. Agostina Belli, joue la victime innocente, pris dans un engrenage dont elle est loin de saisir les enjeux, mais elle apporte la touche féminine indispensable, et sa beauté est à tomber...
Pourquoi ce film est important à mes yeux?
C’est l’un des rares polars italiens à mêler réflexion politique, drame humain et tension de thriller sans jamais sacrifier la cohérence.
Moins connu que d’autres poliziotteschi, il mérite une place à part pour son humanisme caché derrière la brutalité.
Il s’inscrit dans la lignée du cinéma politique italien des années 70, aux côtés de Rosi ou Damiani.
FULL HD 1080p VO Italienne + anglais + STFR (11go) :